Qu'est-ce qu'on était casse-cou quand on était petit ! Je ne sais pas vous mais moi j'adorais grimper dans la cage à poules de mon quartier. Ca reste de très beaux souvenirs d'enfance, même si avec le recul je me dis que c'était rudement dangereux.
On a tous connu ces structures en métal de plein air, très populaires dans les années 70-80. On appelait ça aussi cages à écureuils. On en trouvait dans certaines cours d'école et dans les jardins publics à côté des toboggans, tourniquets et tape-culs.
Ci-dessous aux abords d'un village.
Ici dans une cour d'école.
La plupart du temps, il y avait une tourelle supérieure au dessus du cube de tubes métalliques. Avec nos imaginations d'enfant, les cages à poules se transformaient en tanks, en bateaux de pirates ou en châteaux forts.
On les escaladait le plus rapidement possible ou on y faisait le cochon pendu.
Les plus téméraires sautaient depuis le sommet (2 mètres de hauteur quand même !). Quand on est tout petit, on n'a pas vraiment peur du vide et bien souvent on est inconscient du danger.
Et étrangement nos parents laissaient faire.
Et pourtant c'était très dangereux et nombre de gamins s'y sont fait de gros bobos à l'époque : bleus, bosses, foulures, mentons égratignés, dents cassées (de lait d'accord, mais quand même) ou plus grave encore, traumatismes crâniens, bras ou jambes cassées. Je crois même qu'il y a eu des accidents mortels...
C'était d'autant plus redoutable qu'au sol il y avait seulement de la terre ou du ciment et pas de revêtements amortissant à base de caoutchouc comme on en trouve sous les structures de jeux aujourd'hui.
Ci-dessous, un joli dessin de George Hughes ("Jungle Gym", 1959) qui illustre bien les casse-cous sur les cages à poules.
Les premières réglementations sur les aires de jeux pour enfants datent seulement de 1994 et 1996. C'est à partir de ces années-là que les cages à poules ont commencé à disparaître, d'abord dans les écoles puis dans les espaces publics, car elles ne répondaient plus aux normes de sécurité.
Certaines ont survécu encore de nombreuses années, notamment dans les petites communes où les maires n'étaient pas forcément au courant des réglementations en vigueur. Il arrive donc de temps en temps de retomber sur une cage à poule oubliée et ça fait automatiquement retomber en enfance.
C'est ce qui m'est arrivé en 2009. A l'époque, pendant les vacances scolaires, je mettais mes deux fils, Hugo (8 ans) et Hadrien (11 ans) dans un centre de loisirs qui se trouvait dans un grand parc. Un soir, alors que je venais les récupérer, ils m'avaient accueillie tout joyeux et m’avaient entraînée dans le parc, derrière un vieux hangar, pour me montrer deux anciennes cages à poule qui avaient été mises là sans doute avant leur destruction. Ils connaissaient ces jeux car je leur en avais parlé et ils étaient heureux de pouvoir essayer à leur tour.
Voilà la petite vidéo que j'ai faite à l'époque.
Et ci-dessous les photos.
On s'est bien amusé à escalader les cages à poules jusqu'au sommet.
Alors oui, c'est dangereux, c'est vrai. Mais mes fils étant risque-tout et cascadeurs, comme tous les petits garçons, et malgré ma surveillance presque constante, j'étais parfois horrifiée de les retrouver perchés dans les arbres de notre jardin, à 2 ou 3 mètres de hauteur ! Ce n'était pas mieux (ou pas pire, comme on veut !).
Etonnant : il y a parfois des cages à poules en vente sur des sites d'occasion ! Si le cœur vous en dit et que vous avez de la place chez vous ...
Ci-dessous, une photo de mode avec des mannequins sur une cage à poules dans les années 60.
Insolite aussi, le groupe Duran Duran pose à l'intérieur d'une cage à poules. Ca s'appelle monkey bars en anglais, "barres de singe". Ca change des poules et des écureuils !
Et ici Gérard Blanc.
Les cages à poules servaient parfois de gradins pour les photos de classe dans les cours d'école.
A l'époque, il y a eu d'autres modèles de cages à poules, plus arrondies notamment (et un peu moins dangereuses au passage).
Ici dans une publicité magazine pour les pâtes Lustucru en 1960.
Ici des déclinaisons de ces structures en tubes métalliques.
Et même en forme d'éléphant !
Tourniquets
Les tourniquets se trouvaient très souvent à côté des cages à poules dans les jardins publics.
A notre époque, ils étaient simplistes, en métal avec des planches de bois pour s'asseoir. Aujourd'hui ils sont plus sécurisés et en grande partie en plastique.
C'était drôle de courir autour à la même vitesse et d'essayer de s'y asseoir sans les mains. Puis de s'accrocher très fort aux barres en lui donnant de la vitesse avec les pieds. Il fallait bien se cramponner pour résister à la force centrifuge.
Certains tourniquets avaient des espaces vides au milieu ce qui permettait de se mettre à l'intérieur et de courir en tournant à la même vitesse, comme cette petite-fille.
Et bien sûr il y avait ceux qui se mettaient debout au sommet.
Aujourd'hui, pour des questions de sécurité, les tourniquets doivent comporter un plateau central plein.
Il y a a quelques mois, je n'ai pas pu résister à l'appel d'un tourniquet dans le jardin public de ma commune. J'y suis allée comme à l'époque : à fond. Bah vous savez quoi ? Ca m'a filé le tournis puis la nausée ! C'est pas beau de vieillir !
Ci-dessous, une image issue d'une publicité pour les vêtements Petit-Bateau en 1972.
Tape-culs
Ces balançoires toutes simples ont toujours eu du succès auprès des enfants. A notre époque, elles étaient souvent très rudimentaires, une longue planche en bois posée sur un élément en métal ou en béton, deux poignets et le tour était joué.
Le but pour les petits intrépides étant de pousser très fort sur les jambes pour que la planche du côté du copain de jeu tape par terre le plus fort possible, d'où l’appellation tape-cul.
On s'y mettait souvent à plusieurs, 2 ou 3 de chaque côté. Il fallait équilibrer les poids. Et un au centre, assis ou debout.
Parfois on était seul et c'était au papa ou à la maman de jouer les contrepoids de l'autre côté.
Une pub pour la barre au chocolat Topset.
Dans une publicité magazine pour les pâtes Lustucru en 1960. Exemple à ne pas suivre évidemment !
Toboggans
Vous êtes vous jamais demandé d'où provenait ce mot un peu bizarre avec un double "g" ?
Le terme est d'origine algonquine, langue d'Amérique du nord. Les européens ont emprunté le terme toboggan de l'anglais, lui-même issu du français canadien : tabaganne et tobaganne.
Pas d'aire de jeux pour enfant sans toboggan. Des heures de glissades et de rigolades. Mais gare au soleil cuisant en été qui brûle les cuisses sur les toboggans en métal. Et lorsque les toboggans étaient en bois, on risquait de se prendre des échardes.
Comme pour les cages à poules, la réglementation de 1994-1996 est passée par là. Aujourd'hui les toboggans ne doivent pas faire plus de 1,50 m de hauteur (pour les 6-12 ans).
A l'époque, pas forcément de protections latérales sur l'échelle lors de la montée. Aujourd'hui c'est obligatoire. Et il y a un dispositif pour empêcher les enfants de se tenir debout en haut du toboggan au moment de glisser, ce qui n'était pas le cas avant.
Je me souviens que les toboggans atteignaient parfois des hauteurs impressionnantes.
Totalement inimaginable aujourd'hui !
Balançoires
Avec des cordes ou des chaines, on en trouvait dans de très nombreux parcs et jardins publics.
On essayait d'aller le plus haut possible en renversant la tête en arrière.
Debout on pouvait aller encore plus haut en pliant sur les jambes !
Le grand jeu, c'était aussi de prendre de l'élan et de sauter de la balançoire pour atterrir sur ses pieds. Ou de faire un concours de celui qui balance ses chaussures le plus loin en prenant le plus d'élan possible !
Jeux de plein air à la maison
Certains enfants avaient la chance d'avoir des portiques et toboggans dans leur jardin. Je n'en ai jamais eus mais je me souviens avoir joué avec bonheur chez des copains.
Pour terminer, voici une jolie vidéo des années 70 en Super-8 (donc sans son) où voit des enfants s'amuser sur une cage à poules, un tourniquet, des tape-culs et un toboggan.