Canon noir est un jeu de société sous forme de course aux trésors créé par Henri Sala en 1979 et édité par Parker. Henri Sala est l'auteur de plus d'une centaine de jeux de société publiés par différentes marques comme Capiépa, Dujardin, Gay-Play, Hasbro, Nathan, Mako, Ravensburger, etc… Depuis 1970, il nous a ainsi gratifié de "Perds pas la boule", "Allez saute !", "Allo docteur", "la Bataille Navale électronique", "Les jeux de 20 heures" etc...
Composition
Le jeu est composé d'un plateau cartonné en 4 parties, que l'on assemble façon puzzle, représentant la mer des caraïbes. On y insère 2 îles en plastique aux endroits prévus. Aux 4 coins du plateau, qui comporte 88 cases, se trouvent les repaires des pirates.
Chaque joueur (jusqu'à 4) choisit la couleur de son port et de sa flotte : rouge, bleu, vert ou jaune. A 2, on peut jouer avec 2 flottes chacun. A 3 on laisse une flotte de côté. Chacun a en sa possession une caravelle (3 mâts), une frégate (2 mâts) et un radeau à ses couleurs, imprimés sur des cartons découpés que l'on insère sur un petit socle en plastique bleu pour les faire tenir debout. Le socle est muni d'une encoche pour placer un trésor.
Règles du jeu
Le but du jeu est d'être le premier à ramener 3 trésors à son port d'attache en allant les récupérer dans les 4 caches secrètes marquées d'un rond orange, en bordure des îles, et les ramener au port. Les routes maritimes n'étant pas sûres et la concurrence étant rude, les adversaires ont la possibilité de dégommer vos navires en tirant avec le canon. Pour cela ils doivent atterrir sur une des 4 cases marquées d'un rond noir et illustrées par un canon.
Mais revenons aux règles : chaque pirate part de son repaire avec sa caravelle, c'est le bateau le plus rapide et le plus puissant. Pour la faire avancer, on peut utiliser le total des 2 dès lancés ou juste un seul. Par exemple si les dés font 4 et 3, on peut se déplacer de 4, 3 ou 7 cases. On peut "naviguer" de case en case dans n'importe quelle direction, horizontalement, verticalement ou même en diagonal.
Si la caravelle est coulée par un adversaire, on la remplace aussitôt par la frégate sans bouger de la case et on conserve le trésor que l'on transportait éventuellement. La frégate étant moins rapide sur les mers, on ne peut plus avancer qu'avec un seul dé. Si la frégate est coulée à son tour, elle est remplacée par le radeau et là il n'y a plus qu'une solution : donner le précieux trésor au flibustier qui a visé juste avec son boulet de canon et rentrer dare-dare au port !
Au tour suivant, on peut repartir avec la caravelle et utiliser de nouveau les deux dés en même temps. Le commandant le plus téméraire et le plus habile qui aura su ramener le premier ses 3 trésors à son port devient le vainqueur, méritant ainsi le surnom de "Canon Noir".
On peut jouer dès 5 ans car les règles sont assez faciles à comprendre. Par contre, les plus de 12 ans trouveront ça vraiment trop simplistes. Une partie dure généralement 20mn mais il faut compter ensuite le temps qu'on passe à chercher les boulets de canon sous les meubles et là ça peut durer longtemps !
Mon Canon noir
Je me souviens très précisément du moment et du lieu où j'ai reçu ce jeu en cadeau. C'était en 1979, j'avais 9 ans, j'étais en train de faire les courses dans le supermarché Carrefour d'Angoulême avec ma maman après une séance chez le dentiste pour soigner une carie. Comme j'avais été courageuse et que je n'avais pas pleuré, elle avait décidé de m'offrir un petit cadeau. Par chance, dans le magasin on a croisé mes grands-parents qui, apprenant que j'avais été bien gentille, ont décidé eux aussi de m'acheter un beau cadeau, deux pour le prix d'un, j'avais gagné ma journée dans l'affaire ! J'avais choisi "Canon Noir", me souvenant de la pub à la télé qui m'avait sacrément donné envie d'y jouer :
J'adorais ce jeu et je l’ai toujours gardé depuis mon enfance, impossible de m’en séparer. Les photos qui illustrent cet article sont donc celles que j’ai pu faire à partir de mon jeu. Il est usé mais il a beaucoup servi. Et je fais toujours régulièrement des parties avec mon fiston de 9 ans, il se régale lui aussi !
Je l’ai toujours trouvé très beau avec ses bateaux aux pavillons colorés de différentes tailles et ces jolis trésors dorés et brillants que je conservais précieusement dans un petit écrin à bijoux dans la boite. On se prenait vraiment pour des mini-pirates quand on faisait une partie sur ce grand et joli plateau de jeu en relief.
Et puis j'adorais aussi l'illustration de la boite, elle donnait vraiment envie de se lancer dans de folles aventures flibustières. Ce fier pirate moustachu qu'on voit au premier plan en train de hurler "A l'abordage !" (enfin j'imagine ) a un visage familier pour moi, comme la petite famille du jeu Badaboum dont j'ai déjà parlé sur ce blog.
Petite info intéressante au passage, on doit ce très beau dessin sur la boîte à André Chéret, l'auteur de la bande-dessinée Rahan que l'on retrouvait dans Pif à cette époque.
Mais le grand intérêt de ce jeu et le plus marrant, c'est le fameux canon à ressort qui tire de vrais boulets pour abattre les vaisseaux adverses. Il fallait se pencher bien près du canon, fermer un oeil pour mieux viser, tirer la langue pour aider la concentration et là il fallait prier très fort pour que le boulet atteigne son but ! Cela pimentait beaucoup les parties et pouvait occasionner de gros revirements de situation.
Version plus récente
Depuis 2007, il existe une nouvelle édition chez Winning Moves où le nom d'Henri Sala est enfin mentionné. La règle est inchangée, seul le look diffère. Il va sans dire que je préfère largement l'ancienne version, je le trouve bien moins beau celui-là ! La boîte est un tout petit peu plus petite, bien que le contenu soit identique. Par contre les trésors ne sont plus dorés et brillants comme dans l'ancien temps. Mille millions de mille sabords, sacrilège !
Voici pour terminer une petite démonstration du jeu faite par mes soins :