Les jeux de la récré par Nath-Didile
Le 23 février 2017, sur Les petits dossiers des Copains d'abord


Après avoir évoqué les souvenirs d'école et du collège dans les parties une, deux et trois (cliquez sur les liens actifs pour aller découvrir les dossiers), voici un quatrième et dernier dossier, tout entier consacré aux jeux de la récréation.

Moment toujours attendu avec impatience par les gamins que nous étions, la récré rythmait nos journées d'école. Chacun apportait dans son cartable de quoi s'occuper durant ces pauses bien méritées. Il n'y avait que les coups de sifflet de nos maîtres et maîtresses pour stopper net les sauts, les danses, les courses folles et les cris !

Ci-dessous, un joli dessin en couverture du magazine Fripounet de février 1984.


 

Les billes


Mon occupation favorite pendant les récrés à la primaire. Je ressens encore aujourd'hui une joie indescriptible quand je touche un petit sac de billes dans les magasins, une réminiscence du plaisir enfantin lors de leur achat. Je crois que jusqu'à la fin de mes jours, j'aurai ce plaisir de les faire rouler dans mes doigts et entendre ce bruit si caractéristique des billes qui s'entrechoquent.

Je ne sais pas pour vous mais à notre école on avait ces catégories (de celles qui avaient le moins de valeur aux plus recherchées) :

- les terres
- les agathes
- les porces (porcelaines)
- les yeux de chat (transparentes)
- les araignées (avec filaments)
- les boulets (ou callots/boulards).


Ma grand-mère m'avait fabriqué un joli petit sac en toile de jean avec un cordon coulissant pour trimbaler mes billes à l'école. Et chez moi je les rangeais dans une boite en plastique, je n'emmenais jamais tout mon trésor à la fois !


On repérait un trou dans la terre dans la cour de récré et c'était à celui qui rentrait toutes ces billes en premier. Il fallait de la technique et du doigté.

Avec ma maman, nous étions en HLM alors pour jouer aux billes, j'avais trouvé l'astuce de soulever une petite latte du plancher, ça me faisait un trou pour apprendre à viser. Une fois mon jeu terminé, je remettais le petit morceau de bois en place. J'espèrais secrètement au fond de moi que personne n'aurait l'idée de le recoller un jour ! 
L'été au bord de la mer, j'emportais mes billes pour jouer dans le sable avec mes petits coureurs cyclistes en leur faisant de grands circuits.


En 1986, dans son numéro 915, le magazine Pif offrait comme gadget un lot de 6 billes "Zorro" et "Feu" du fabricant VLECO.



 


L'élastique


Ma deuxième occupation favorite, c'était l'élastique. Ma grand-mère faisant pas mal de couture, je lui chapardais de l'élastique dans sa travailleuse à couture. Elle se rendait forcément compte que sa réserve diminuait mais elle ne disait rien ! 

Il fallait se trouver deux copines et on se lançait dans des parties endiablées de saut à l'élastique. D'abord attaché aux deux chevilles, jambes serrées, jambes écartées, puis une seule cheville, aux genoux et même  aux cuisses, c'était sportif ! 
Vous verrez une démonstration en video ICI.


Chez mes grands-parents où j'allais après l'école et où je passais tous mes mercredis, j'étais seule, donc pour jouer à l'élastique, je prenais deux chaises de jardin en métal blanc (bien lourdes) pour tenir l'élastique de chaque côté. Il suffisait de les orienter correctement pour élargir ou rétrécir l'écartement. 

En 1987, les Pitchounettes chantaient "La tactique de l'élastique". A écouter ICI.

 


La corde à sauter

 

Jeux incontournable des cours de récréation, pratiqué par les petites-filles en majorité.


Je défie tout le monde aujourd'hui de sauter autant de fois à la corde qu'on le faisait à la récré sans être essoufflé. C'est fou ce qu'on est endurant quand on est môme !

Je n'aimais pas beaucoup celles avec des poignets et des fils en plastique, elles étaient trop légères et "fouettaient" peu le sol. Les plus performantes étaient en bois avec une corde épaisse et assez lourde. 

 


On s'amusait aussi à 3 en faisant sauter une copine au milieu, voire avec deux cordes et deux copines qui sautent. Ou on sautait à deux en même temps avec la même corde à sauter, c'était très acrobatique !


Et puisqu'on parle de sauter, il ne faut pas oublier le classique jeu de "saute-mouton".
Ci-dessous, deux publicités de 1973 pour les vêtements Pierron. 

 

 

La marelle

 

Toujours au sujet des jeux où on doit sauter, il y a bien sûr la marelle. On la traçait sur le goudron de la cour d'école, de la "terre" au "ciel" en passant par les chiffres de 1 à 9. Mais pour cela il fallait d'abord repérer un caillou qui laissait des traces blanches.
On devenait expert dans cette quête en repérant les pierres les plus blanches et les plus tendres.

On allait jusqu’au "ciel" à cloche-pied en sautant de case en case. Et on revenait vers la "terre" après avoir récupéré notre petit caillou en évitant la case où on l'avait lancé.

Ci-dessous une publicité insolite des années 60 pour les chaussettes Phildar. 



A propos de marelle, est-ce que vous vous souvenez comme moi de la belle chanson de Nazaré Pereira, "La marelle" ? Elle date de 1980. A écouter ICI.

 




Rondes et comptines


Les rondes étaient un grand classique des cours de primaire. Elles étaient accompagnées de joyeux refrains. 


Le fermier

Un des plus communes commençait comme ça : "Le fermier dans son pré, le fermier dans son pré, ohé ohé ohé, le fermier dans son pré...."
Un enfant au centre de la ronde jouait le rôle du fermier, il choisissait dans les enfants de la farandole "sa femme", qui choisissait à son tour "son enfant", "la nourrice", "le chien", "le chat", "la souris" et enfin "le fromage" qui était "battu" (gentiment évidemment) au centre de la ronde.
 

La ronde des amoureux

Un enfant était choisi pour être au milieu et les autres entonnaient en coeur "un samedi soir je dis à ma mère, voulez-vous savoir le garçon (la fille) que j'aime, c'est un jeune garçon (une jeune fille) à qui j'ai donné mon coeur... J'ai donné mon coeur à  ...". Et là on prononçait le prénom du supposé amoureux/amoureuse en posant la question bien fort  "Est-ce bien la vérité ?". L'enfant au centre devait confirmer ou non. Si la réponse était oui, il choisissait un autre enfant qui prenait sa place au centre et la ronde recommençait. Si la réponse était non, il restait au centre et on trouvait un autre prénom d'amoureux.
Je m'en souviens comme si c'était hier !


Passez Pompon
 

On chantait aussi régulièrement cette comptine en formant un pont à deux en se tenant les bras face à face. Les camarades passaient dessous à la queue-leu-leu en entonnant ce refrain :
"Passez pompon les carillons. Les portes sont ouvertes. Passez pompon les carillons. Les portes sont fermées...ààààà clef !" Les deux enfants qui formaient le pont refermaient les bras sur celui ou celle qui passait au moment où on prononçaient "à clef", il se retrouvait ainsi prisonnier. Les deux enfants lui posaient une question secrète à voix basse sur un double-choix. Par exemple : "Tu préfères les fraises ou les framboises". Et en fonction de son choix, il se mettait derrière un des deux enfants. Quand tout le monde était passé, on se retrouvait avec deux files d'enfants face à face et on faisait comme au tir à la corde en se tenant les uns les autres. Un des deux files devait céder.

 


Le jeu du facteur

On s'asseyait en rond en tailleur. Un des enfants était désigné pour être le facteur. Il marchait autour du cercle avec un mouchoir à la main (ou autre chose qui figure un colis) pendant que les autres chantaient les yeux fermés : " Le facteur n'est pas passé, il passera demain matin, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche ! ". A la fin de la chanson, le facteur posait le mouchoir derrière un des autres joueurs. Celui avait le colis derrière lui devait se lever et aller attraper le facteur avant qu'il ait le temps de s'asseoir à sa place dans la ronde.

Au rayon des comptines, on chantait aussi "Trois p’tits chats", "Un cochon pendu au plafond" ou "Jacques a dit".


 

 

Courses, bagarres etc ...
 

Simples et efficaces, ne nécessitant aucun matériel, les jeux de courses poursuite où on s'amuse à s'attraper étaient des grands classiques des cours de récré. De bons moments de rigolades qui permettaient de se dégourdir les jambes et de tester ses reflexes.

Le plus connu est le jeu du chat perché. Le chat court après les souris qui doivent se percher pour ne pas être touchées. Quand le chat touche une souris, il devient souris et la souris devient chat.

Dans l'espace de semi-liberté de la cour d'école, les garçons adoraient jouer à la bagarre "pour de rire", histoire de se défouler et de se mesurer entre eux. Les instituteurs intervenaient assez peu, sauf en cas de réel danger.


Il y avait aussi bien sûr aussi les classiques parties de cache-cache, le "pierre, feuille, ciseaux" et "1, 2, 3 soleil".

 


Jeux de balles et ballons


Le jeu de la tomate

On se plaçait en rond en écartant les jambes de façon à ce que les pieds des joueurs se touchent les uns des autres. Le ballon était mis en jeu à l’intérieur du cercle, les enfants le tapaient avec leurs mains jointes penchés en avant, le but étant de faire passer le ballon sous les jambes des autres pour les éliminer. Quand un joueur laissait passer un ballon sous ses jambes, il se plaçait de dos pour une seconde chance. Et quand un enfant était éliminé définitivement, on se resserrait  pour reformer un cercle et continuer la partie.


Balle au prisonnier ou jeu des chasseurs

Un enfant était désigné chasseur et devait atteindre un autre joueur avec son ballon (ou avec la main). Dès qu'un joueur était touché, il passait dans le camp des chasseurs. Les chasseurs se faisaient passer le ballon pour toucher les joueurs restés libres jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Le dernier joueur devenait le chasseur de la partie suivante.

Il y avait aussi les mini balles rebondissantes style agathe. On en trouvait dans les petits distributeurs à 1 franc dans les grandes surfaces. Il fallait faire attention en les lançant car elle rebondissaient particulièrement bien et on avait parfois du mal à les retrouver tellement elles allaient loin et haut !


Il y avait la mode des petites balles en mousse (mousse/caoutchouc). J'en ai eu plusieurs, je les aimais beaucoup, elles rebondissaient bien. L'été à la plage elles flottaient sur l'eau et c'était le même genre de balle qu'on utilisait pour le Jokari.
Ci-dessous, ce sont des balles de marque Delacoste (qui fabriquait aussi tous les jouets pouêts de notre enfance).

 

Balle au pied

On passait l'anneau autour de la cheville et on faisait tourner la balle en sautant par dessus.
 


 

 

 

Jeux seul ou à deux


Osselets

Le jeu comportait cinq osselets dont un de couleur différente, rouge la plupart du temps. Les osselets pouvaient être en plastique ou en métal (ils étaient en os à l'origine, comme leur nom l'indique).
 


Cela consistait à lancer en l'air l'osselet de couleur différente en en ramassant un parmi ceux posés par terre et en rattrapant le premier avant qu'il touche le sol. Ensuite il fallait ramasser deux fois deux osselets à la fois, puis trois osselets et un, et enfin les quatre.
Il y a des tas de variantes évidemment.
J'y ai peu joué mais j'ai eu plusieurs jeux d'osselets, notamment un ancien de ma maman en métal et un offert par la lessive Bonux (photo ci-dessus à droite).
Pif Gadget en avait offert dans son numéro 1047 en 1989 : Les Osselets De Groucho et Chico.


Jeux de fil avec les doigts

Seul ou à deux on pouvait faire des motifs avec une ficelle. je me souviens de la tasse, de la tour Eiffel et du parachute. Je faisais aussi une araignée/étoile avec une copine qui savait faire également, ça demandait plusieurs manipulations successives chacune son tour.
 

 

 

Jeux créatifs


Les scoubidous

ce loisir est apparu dans les années 60 et a fait un grand retour au milieu des années 80 où il a envahi les cours d'école et de collège.
Je me rappelle qu'on aimait beaucoup fabriquer des scoubidous à l'aide de plusieurs fils multicolores en plastique. On en faisait des porte-clefs ou on les attachait à nos sacs de classe.

Je me souviens aussi de la joie qu'on avait quand on allait acheter nos fils colorés.



Les bracelets brésiliens

Ils sont apparus un peu plus tard que les scoubidous. On attachait des brins de coton colorés à une épingle à nourrice sur nos jeans et on créait des motifs géométriques en nouant les fils.
Il parait qu’il fallait faire un voeux quand on le mettait autour de son poignet, et que celui-ci s’exaucerait quand le bracelet se casserait. Personne n'a pu vérifier... 
 



Animaux en perles

Il y a eu aussi la mode des crocodiles et autres petits animaux en perles de rocaille. Je n'en ai jamais fait moi-même mais une copine m'en avait fait un sur quelques récréations au collège. 
​​​​​​​

 

Echanges d' images


On passait beaucoup de temps pendant les récrés à faire des échanges d'images autocollantes pour nos albums Panini. On avait chacun nos paquets et on comparait avec ce que les copains cherchaient.
 


On s'échangeait aussi nos images Poulain ou nos grandes images cartonnées Merveilles au monde.

Je n'ai pas connu les fameuses images des Crados, mais je sais qu'elles ont eu un succès phénoménal à la fin des années 80, une vraie razzia dans les cours de récré !

Il y avait aussi les images autocollantes comme Fantastickers, les classiques ou les brillantes qui nous faisaient rêver. 

Ça nous arrivait aussi d'échanger nos papiers à lettre et enveloppes assorties.
 

 

 

Trois petits tours et puis s'en vont !


Régulièrement, dans les cours de récréation, il y avait un jouet à la mode, ça pouvait durer quelques semaines ou plusieurs mois.


Yo-yos des sodas

Je me souviens de la folie quand les Yo-yo Coca, Fanta et Sprite ont débarqué dans les cours de récré, tout le monde en avait un. On faisait des concours de figures.
C'est drôle car ce jouet est vieux comme le monde et il a suffit de coller dessus des noms de marques célèbres pour que ça ait du succès de nouveau.
 



Puces sauteuses 

Il suffisait de retourner la puce en appuyant d'une manière très forte au centre, de la poser sur une surface plate et elle sautait quelques instants après en se remettant à l’endroit. Il y avait des concours de celle qui va le plus haut dans les cours d'école.
 




Mains et bonhommes collants

Les bonhommes gluants pouvaient dégringoler sur des surfaces planes et les mains donnaient lieu à des combats acharnés !
 


 

Tac tac

Jouer avec un tac tac était le meilleur moyen pour se faire mal aux doigts ! 
 

 

Rubik's Cube

Un vrai phénomène des cours de récrés dans les années 80 ce fameux casse-tête inventé par le Hongrois Erno Rubik en 1974.
Sur la photo de gauche, ce sont ceux de ma collection, je les ai eus à l'époque. Le casse-tête à côté s'appelle "La tour de Babylone", il date aussi des années 80.
 


 

Ressorts Slinky

Aussi appelé Ondamania, il a eu du succès fin 80 début 90, on le faisait dévaler lesescaliers, c'était marrant.
 


 

Puces d'amour et totoches

On en mettait dans nos barrettes, on se les échangeait, moi je les aimais bien ces mini poupées en bois (à droite c'est La Poison dans la série "L'esprit de famille").
 

 

 

La chenille magique

Un petit jouet marrant et fascinant, et pourtant le principe est simple : la chenille a un fil transparent à l'extrémité de son museau. On attachait l'autre extrémité à notre ceinture et on faisait passer la chenille entre nos doigts ou autour d'un stylo, donnant l'illusion qu'elle bougeait toute seule comme par magie !
 

 

Dans le magazine Pif n°837 en 1985, on pouvait adopter Camille, une chenille sur le même principe.

 

Les Choubidou

On a été nombreux à l'époque à posséder ces porte-clés à ressort avec un cordon de téléphone et un mousqueton au bout.
Annie Cordy en était l'égérie en 1984, elle a même sorti un 45 tours.
 

 

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