Après Merlin auquel j'ai déjà consacré un article ICI, Simon est le second jouet électronique que j'ai eu quand j'étais enfant. Je l'aimais beaucoup pour sa simplicité et son côté très addictif !
Fabriqué et distribué par MB (Milton Bradley, racheté par Hasbro en 1984), il a été lancé officiellement le 15 mai 1978 au Studio 54, célèbre boite de nuit à New York. Son succès a été immédiat et il fut le best-seller du noël 1978.
La célèbre soucoupe aux quatre couleurs est depuis devenue un des symboles des années 80, au même titre que le rubik's cube ou le walkman.
Ci-contre à droite la couverture du magazine "Newsweek" en 1980 où on peut voir Simon et Merlin qui se partagent la vedette.
On peut choisir la difficulté : 8, 14, 20 ou 31 notes.
En mode 2, on peut créer sa propre suite.
Le mode 3 permet des parties multi-joueurs ( 2 à 4 joueurs), chacun rajoute une note à la séquence. Le premier à se tromper est éliminé, le joueur restant est déclaré vainqueur.
Simon était vendu environ 180 francs (27€) en 1978-79, 3 fois plus cher qu'un jeu de société classique.
Ci-dessous dans un catalogue du Printemps 1979 et Galeries Lafayette 1981.
La borne (ci-contre à droite), conçue en 1974, était constituée de quatre boutons circulaires noirs avec une lumière clignotante au centre, il émettait des sons monocordes. Le joueur devait répéter une séquence, il avait droit à trois essais avant de perdre. Baer trouvait ce jeu intéressant mais visuellement triste et désagréable au niveau des sons. Il en fit donc une version portable, fun et colorée.
Pour son prototype original, Baer utilisa une variation du microprocesseur à puce Texas Instruments TMS 1000, qui ne coûtait pas très cher et était utilisé déjà par de nombreux jeux électroniques des années 70. Pour info ce microprocesseur faisait 4 bits avec 8192 bits de ROM et 256 bits de mémoire vive, cela peut sembler peu, mais c'était suffisant pour un jouet électronique à l'époque. Cope, partenaire de Baer, a travaillé quant à lui sur la programmation du logiciel pour le noyau du jeu.
Le prototype ne s'appelait pas encore Simon mais "Follow Me", ce n'est que lorsque les concepteurs ont présenté le jeu à MB que le nom définitif a été choisi d'aprés le petit jeu enfantin "Simon says" ("Jacques a dit" en version américaine).
Voyant l'énorme succès commercial du jeu, Atari a voulu sortir lui-même une version portable avec "Touch me" en 1978 (ci-contre à gauche), mais il était déjà trop tard, tout le monde pensa alors que ce "Touch me" était un clone cherchant à tirer profit de la réussite soudaine de Simon et non l'inverse. Dommage pour Atari !
Baer développa lui-même les sons du simon, inspiré par les notes d'un clairon. Les notes ont été conçues pour être toujours harmoniques, peu importe dans quel ordre elles sont jouées.
Voilà à quoi elles correspondent sur notre gamme :
- Jaune : Do
- Rouge : La
- Vert : Mi mais une octave plus bas que le bleu
Ci-dessous une parution dans le magazine Spirou en 1979 :
Simon pocket
En 1980 est sorti le modèle de poche, le Simon Pocket.
C'est cette version-là que j'ai eue en cadeau pour le Noël de 1979, j'avais 9 ans. Je me souviens y avoir joué des heures entières. Il plaisait aussi beaucoup à ma maman et à ma grand-mère qui y jouaient de temps en temps, ça les énervait beaucoup ! Je ne l'ai malheureusement pas gardé, il ne fonctionnait plus mais après des années de recherche, j'en ai finalement retrouvé un sur un vide-grenier en 2008 à 2€ (!), quel bonheur de le réentendre !
Voici une photo d'époque où j'ai 9 ans, j'avais reçu le Simon Pocket en cadeau pour le Noël 1979.
Ci-dessous le Simon Pocket à côté de son grand frère en 1982 dans un catalogue du magasin Continent.
Ici Simon et Merlin dans le catalogue La Redoute 1979-80
Simon a été vendu dans de nombreux pays, changeant de nom au passage. Il est devenu "Mi Amigo" en Espagne, "Genius" au Brésil, "Senso" en Allemagne.
Il y a eu une version blanche au Japon où le nom est resté le même.
D'autres variantes du jeu original ont été produites à partir de 1980, notamment Super Simon qui comportait 8 touches.
En 2003 , un nouveau Super Simon de forme hexagonale comportant 6 touches est sorti.
Simon et Madame Musquin
Simon a connu un petit moment de gloire au cinéma dans une scène culte du "Père Noël est une ordure" (1982), lorsque Madame Musquin (alias Josiane Balasko) y joue alors qu’elle se trouve bloquée dans l’ascenseur !
Voici l'extrait :
Et pour terminer voici un spot télé de 1979.