Impossible de passer à côté de la "pin's mania" qui a déferlé sur la France à la fin des années 80 et au début des années 90. Qu'on ait été enfant, ado ou adulte à ce moment-là, on n'y a pas échappé. On les mettait sur nos pulls, nos vestes en jean, nos sacs ou nos trousses.
On a tous encore aujourd'hui chez nous quelques pin's qui traînent au fond d'un tiroir.
J'en ai gardés moi-même plusieurs de cette période, notamment deux auxquels je tiens particulièrement de "La légende de Zelda" auquel je jouais sur NES (Nintendo) au même moment et que j'ai portés fièrement sur mes pulls au lycée.
Aujourd'hui j'en ai une grande collection thématique. Je la présenterai à la fin de l'article.
Ci-dessous mes pin's Zelda et une photo de 1988 où je porte Link sur mon pull. J'avais 18 ans.
Origines
Le phénomène est parti des Etats-Unis à l'occasion des jeux olympiques de Los Angelès en 1984. Budweiser, un des sponsors, avait installé une tente où les collectionneurs pouvaient échanger ces petits objets promotionnels.
A cette époque, ils ne se fixaient pas avec une attache mais avec une sorte de petit écrou vissé sur une tige filetée à l'envers du vêtement.
L'attache que l'on connait tous s'appelle "tack", inventée par un Américain. C'est l'attache papillon qui est la plus commune, en métal ou en plastique.
Pour info, le mot pin's vient de l'anglais to pin : punaiser.
Le phénomène était totalement inédit. Personne n'aurait parié sur le succès de ces nouveaux objets publicitaires. Autour des stades pendant ces J.O de 1984, les pin's, notamment Coca Cola, s'arrachaient entre fans.
Un responsable du marketing pour la Coca-Cola Bottling Company de Los Angeles déclarait à cette occasion "Je n'arrive toujours pas à croire que les gens acceptent de porter votre publicité et de la payer".
Eh oui, un support publicitaire qui se vend, se porte, s’échange et se collectionne, le rêve pour les entreprises !
En France
La première tentative d'épinglettes (comme les appelait mon grand-père) date de 1956. Europe N°1 en sortit lors de sa création mais sans avoir beaucoup de succès car leur faible nombre ne permit pas une large diffusion.
L’ORTF créa également un insigne en 1968 pour les jeux olympiques d'hiver de Grenoble (ci-contre à droite, signé Decat). Il y avait une épingle pour le fermer mais l'objet en métal émaillé ressemblait déjà beaucoup à un pin's.
En 1975 un pin's du Comité d'Entreprise d'Antenne 2 reprenait le logo de la chaîne dessiné par le peintre Georges Mathieu (à gauche).
Mais la vraie déferlante a démarré en 1987 avec les pin's du tournoi de Roland Garros. Cette année-là, le responsable marketing de la compétition de tennis, Gilles Bertoni (en photo ci-dessous), cherchait une idée de cadeau à offrir aux entreprises partenaires.
L'année précédente, des journalistes de NBC sports, chaîne de télévision américaine, lui avait offert en cadeau un petit pin's avec leur logo (une queue de paon arc-en-ciel). Il le trouvait très joli et le portrait sur ses vestes. Il s'en souvint lors du lancement en 1987 de la ligne Roland-Garros - Ray Ban. Il offrait un pin's pour tout acheteur d'une paire de lunettes et se retrouva submergé par les demandes. Ça a été le déclic, Roland Garros aurait dorénavant une politique du pin's.
La même année, à l'Open de Bercy, il innova en reproduisant l'affiche du tournoi sur une série de 7 pin's, une couleur par jour, à destination des V.I.P présents lors de la compétition (ci-dessus à droite).
Pour Roland Garros, il fit fabriquer 4 pin's en couleurs et un blanc. Le succès dépassa très largement ses espérances. Les joueurs et les spectateurs s'arrachèrent ce petit objet, signe de ralliement à la compétition.
Pour les 40 ans de Gilles Bertoni, en 1999, 150 copains venus de toute la France avaient organisé une fête à son insu, chacun arborait un pin's à son effigie (ci-dessus).
Les entreprises spécialisées n'existant pas au départ, ce sont donc les fabricants de médailles et d'insignes civils et militaires qui se sont convertis à ce support en adaptant leur savoir-faire. La première et la plus connue a été la maison Arthus-Bertrand (fondée en 1803).
L'ancien publicitaire Nicolas Arthus-Bertrand, ci-contre à droite, (cousin du photographe Yann Arthus-Bertrand) était à la tête de l'entreprise en 1987, c'était un ami de Gilles Bertoni et il a grandement participé à lancer la mode du pin's en France. C'est en effet lui qui fit fabriquer dans ses ateliers les premiers pin's (Roland Garros et Open de Bercy donc).
Pin's mania
Très rapidement ce petit gadget ludique a connu un vent de folie auprès du public et la demande a explosé. C'était un véritable phénomène de société, touchant indistinctement les générations et les classes sociales.
C'était aussi un puissant phénomène marketing, un nouveau média à part entière, apportant une notoriété dix fois plus efficace et plus économique qu'une grosse campagne de pub.
Chaque entreprise, chaque marque, chaque association avait ses propres pin's et les distribuait gratuitement ou les faisait gagner lors de jeux concours.
Les pin's étaient apparus aux Etats-Unis, mais la France a été le premier pays où ils déchaînaient une telle passion.
En 1988, la maison Arthus-Bertrand fabriquait plus d'un million de pin's par mois.
En 1990, 3 millions de pin's étaient produits mensuellement en France et 240 millions étaient importées. Quelque 800 modèles étaient créés chaque semaine.
Le marché du pin’s a atteint près de 3 milliards de francs en 1992.
Tous les médias se sont emparés du phénomène en multipliant les sujets et les articles sur cette nouvelle mode.
Ci-dessous, un jeu organisé par Europe 1 et Paris Match. Il fallait donner le nombre exact de pin's sur la photo en bas et reconnaître ceux qui avaient été floutés sur l'image à droite (cliquez pour voir en plus grand).
Les entreprises alimentaient elles-mêmes la folie du marché en faisant fabriquer des séries limitées (comptées par huissier, pour éviter les copies). Ces pin's rares ont déclenché une vraie hystérie chez les collectionneurs. Certains atteignant des sommets au niveau des prix.
Un petit défaut d'émaillage ou même une copie pirate réussie pouvaient faire la rareté de l'objet et la hausse de sa valeur.
Les marques proposaient aussi des séries spéciales à collectionner. Certaines étaient même présentées en coffrets collectors.
Exemple à droite : une boite de 8 pin's Caisse d'Epargne que j'ai achetée chez Emmaüs il y a quelques années.
Ci-dessous coffret Citroën, Kodak et Lustucru (cliquez pour voir en grand).
Coffret Oasis avec les dessins de Margerin et série limitée Mylène Farmer.
Collection James Bond en coffret.
Personnellement j'aime beaucoup ces séries collectors et plus particulièrement les pin's qui forment un ensemble complet ou un slogan une fois mis les uns à côté des autres.
Exemples ci-dessous avec les 5 pin's Lactel et les 4 chiffres de l'année 1992 pour les J.O d'Albertville.
6 pin's pour reconstituer le panorama de la presqu'île de Quiberon.
Ricard et Suze (dans le désordre).
8 pin's Legal, reprenant le slogan de la pub télé.
Delichoc en 8 lettres ("pas mieux" !)
Mir laine et son fameux slogan.
Série petit train pour les magazines du groupe Marie-Claire.
Différentes qualités
Tous les pin's ne se valaient pas en qualité.
Les plus communs (ceux qui étaient fabriqués en grande série à Taiwan par exemple), étaient faits de fine épaisseur de métal, sans relief ou presque. Ils étaient simplement tamponnés à la peinture ou sérigraphiés et parfois recouverts de résine translucide Epoxy. Cette matière ayant tendance à jaunir avec le temps et à se rayer, ces pin's vieillissent mal.
Les pin's bas de gamme ont inondé le marché avec des contrefaçons de grandes marques ou édités sans copyright. Pas toujours facile de s'y retrouver à l'époque.
Ci-dessus à droite un exemple de pin's sérigraphié et recouvert d'epoxy. Ce sont des reproductions de couvertures de magazines Télé Poche.
Ci-dessous, des pin's Télé Poche encore. Même dessin original mais techniques totalement différentes pour la matrice métallique et la décoration couleurs. Le second a également reçu une couche de résine.
Dans la catégorie intermédiaire, on trouvait les pin’s en émail à froid (faux émail). Ils étaient un peu plus épais que les précédents, les reliefs étaient plus visibles et les détails plus fins. La peinture étaient appliquée dans chaque cloisonnement.
Il y avait aussi les pin's moulés directement en relief, en métal ou résine, comme par exemple les bouteilles de parfum ou de boisson en miniature (ci-contre à gauche).
Et puis il y avait les pin's de très bonne qualité, beaucoup plus épais, la plupart du temps en zamak, un alliage de zinc, d'aluminium, de magnésium (et parfois de cuivre). Les alvéoles étaient remplies d'émail de synthèse (résine) puis dorées ou argentées (le zamak étant gris à la base).
En haut du tableau, on trouvait les pin's en émail grand feu, toujours sur support en zamak. La technique de l'émaillage grand feu demande des cuissons à haute température pour les poudres d'émail colorées, environ 800°C. Il faut ensuite un polissage soigneux. Ces objets demandent du temps et du savoir faire mais leur qualité est pratiquement inaltérable.
Les pin's haut de gamme portaient (au revers) des signatures prestigieuses comme Arthus Bertrand, Démons & Merveilles, Decat, Saggay, LMI Tablo ou Corner Coinderoux.
Ci-dessous, pin's Tintin en émaillage grand feu par Coinderoux.
Ici on voit bien les différentes qualités pour le même dessin Obelix. Les matrices métalliques et le traitement peinture et vernis sont complètement différentes.
(merci à Filou81 pour ses images comparatives)
Il y a eu également des pin’s en bois, en plastique, en cristal ou en porcelaine, comme les pin's de la marque Thosca à Limoges ci-dessous.
Fabrication
Pour en savoir plus sur la conception et la fabrication des pin's, voici une vidéo très bien faite.
Stars des pin's, pin's de stars
Franck Lenoir était devenu LA star des pin's en 1991. Directeur de salle au restaurant "l'espace Cardin" à Paris, il a commencé sa collection en écoutant les conseils de son patron, Pierre Cardin, qui lui avait suggéré de mettre des pin's sur sa veste.
Le "Scarabée d'or" (comme il était surnommé) portait sur lui 1300 pin's. Pas facile de faire le service avec 7,5 kgs sur le dos mais il était fier d'être devenue une vedette.
Il se faisait offrir des pin's par les artistes, animateurs et hommes politique de passage dans le restaurant ou sur les plateaux télé où il était invité.
Jacques Chirac lui a donné notamment la croix de Lorraine, Laurent Fabius le drapeau tricolore et Johnny Hallyday le pin's de son parfum "Retiens la nuit".
Le plus extravagant lui avait été offert par Pierre Cardin lui-même : un petit pin's avec un diamant, tiré à 20 exemplaires. On imagine le prix !
Je me souviens d'avoir croisé également ce personnage à Paris, sur un salon. Il se faisait appeler Mister Pin's. je ne connais pas son vrai nom.
Il tient un marteau de commissaire priseur à la main, peut-être l'était-il ? (si quelqu'un connait son nom, je serai ravie de l'ajouter ici).
Les stars de la télé se faisaient bien évidemment l'écho du phénomène dans leurs émissions.
Ci-dessous Michel Drucker porte une des vestes customisées par Franck Lenoir sur le plateau de "Star 90" (TF1).
sur le plateau de "Star 90" avec Nicolas Arthus-Bertrand et Jackie Sardou.
Certains faisaient également la promo de leurs propres pin's. Comme Bernard Pivot et ses pin's "Apostrophe" ou Jean-Claude Bourret et ses pin's en soutien à la Cinq.
Christophe Dechavanne et les pin's en porcelaine "Ciel mon mardi".
Avec Dorothée en juillet-août 1991, on pouvait gagner 100 pin's "Télé 7 jours" plaqués or et numérotés (merci à DoBiblioGeek pour les archives).
Certains animateurs télé étaient juste collectionneurs et montraient volontiers leurs trophées dans les magazines, comme Philippe Risoli ou Alain Gillot-Pétré.
Ci-dessous, les pin's du Bêbête Show et des Inconnus.
Pin's parlants
Dans la catégorie stars et insolites, il y avait les pin's parlants de TF1 qui permettaient d’entendre la voix des animateurs vedettes de la chaîne à l'aide d'un bouton à l'arrière.
On pouvait écouter Sophie Favier, Dorothée ou Jean Michel Larqué et son célèbre "Tout à fait Thierry !".
Pour gagner cette collection, il fallait appeler un numéro de téléphone ou aller sur minitel (3615 TF1).
Pub télé de 1992 à voir ICI.
Un peu plus insolite encore, un des pin's parlant était aussi une boule à neige !
Il y a eu un classeur spécial pour ranger les pin's parlants.
Ci-dessous une vidéo avec les 3 pin's parlants qu'on m'a offerts : Roger Zabel pour les J.O de Lillehammer, Jean-Pierre Foucault pour "Sacrée soirée" et Kermitterrand du Bêbête show.
Pif et Mickey
Les magazines pour enfants, notamment Mickey et Pif Gadget, n'ont pas échappé à la mode et parlaient aussi de la pin's mania.
Journal de Mickey, 1er mars 1991. Numéro spécial sur les collectionneurs fous.
En page intérieure, Mickey en compagnie de Franck Lenoir, encore lui.
Ils offraient des pin's régulièrement avec le journal, en cadeau lors de jeux concours.
Dans le Mickey N° 2 000 du 19 octobre 1990, on trouvait un pin's collector spécialement édité pour le 2 000 ème numéro du journal.
A droite une offre d'abonnement au magazine avec des pin's offerts.
Dans le journal de Mickey du 11 octobre 1991, il y avait en cadeau un pin's Euro Disney, 6 mois avant l'ouverture du parc.
Et le 12 avril 1992, un nouveau pin's pour fêter l'ouverture officielle du parc.
Picsou magazine a offert également plusieurs fois des pin's dans ses numéros.
Pif n'était bien sûr pas en reste et a offert à plusieurs reprises des pin's également.
1 000 ème numéro en mai 1988 et pin's des farceurs de Hercule, 1992.
Pin's année bonheur et Olympin's 1992.
Les Super Pin's Pif (à droite) sont en émail grand feu.
Pin's en pubs
Les publicités mettant en avant les pin's offerts en cadeau fleurissaient dans les magazines. Toutes les marques proposaient à leur consommateur d'en obtenir contre des points ou directement avec le produit.
Voici quelques pubs prises dans mes archives (cliquez pour voir en grand)
Voici une pub télé pour les pin's à collectionner Mac Do (1991), cliquez sur l'image :
Et ici une pub pour ceux des cachous Lajaunie la même année, cliquez sur l'image :
Je termine avec une pub télé pour les pin's de la chaîne M6. Il y en a eu une grande quantité comme pour les émissions de TF1 ou Antenne 2.
Livres et Magazines
Qui dit phénomène de mode dit forcément parutions de livres, magazines et catalogues en tout genre sur le sujet.
En juin 1990 est paru le premier numéro de "Pin’s Up", le magazine du badge, revue exclusivement consacrée aux pin’s. Elle a grimpé en un an à 40.000 exemplaires.
Suivront deux autres magazines, "Pin’s Collection" et "Pin’s Passion".
Et puis il y a eu des livres bien entendu, notamment ces 3 là en 1991 et 1992.
Et quand on n'avait pas les moyens de s'offrir des pin's rares, on pouvait toujours acheter des vignettes style panini pour les coller dans le "Pin's Album" des plus beaux pin's du Monde (Edition Trois Plus Un, 1991).
Merci au site http://www.paninimania.com/ pour les images.
45 tours
Il y a même eu un disque avec la chanson "Pin's Mania" interprétée par Les Pin's. Le titre ne vaut pas un clou, il ressemble à d'autres morceaux "dance" de cette époque avec des samples répétitifs.
Quand on voit la pochette, on se dit que les demoiselles n'ont sans doute pas été choisies pour leurs talents vocaux !
A écouter sur Bide et musique ICI.
Le groupe a fait la Une du magazine "Pin's Up" en 1991. Et il y a eu bien entendu un pin's "Pin's mania", c'est le serpent qui se mord la queue.
Notez la qualité du dessin du pin's et la ressemblance frappante avec les demoiselles, c'est à s'y méprendre (!!).
Collectionnite
A partir de 1988, beaucoup de gens se sont mis à collectionner les pin's. Le but étant d'en avoir le plus possible. C'était une collection facile, rapide et très peu cher.
On pouvait les conserver dans des classeurs spécialement conçus pour ça.
On les accrochait aussi sur des grands tableaux qu'on pouvait mettre aux murs ... du plus bel effet dans le salon !
Il existait des cadres spécialement créés pour cet usage. Mais la plupart du temps ces tableaux étaient bricolés maison avec des plaques de liège.
Et puis bien sûr, on pouvait les porter sur soi comme bijou-gadget, sur sa veste, son pull, son sac ou sa casquette.
Le système de fixation avec le petit papillon derrière a fait son succès.
Les passionnés avaient le choix. Ils pouvaient tout collectionner sans distinction ou ils pouvaient se concentrer sur un seul thème bien précis, en lien avec leur passion ou leur métier (les pompiers, le foot, les avions, les animaux...), une seule marque ou un seul fabricant prestigieux.
Contrairement aux collections de timbres poste et pièces de monnaie, il n’existe pas d’ouvrage recensant les pin's existants et leur cotation mises à jour.
Les pin's les plus communs sont vendus aujourd'hui en vide-greniers entre 30 et 50 centimes. Les Disney sont vendus entre 1 et 5 euros.
Au fait, pour information, cette collection s'appelle la philopinie ou pin'sophilie.
Salons et bourses d'échange
Au summum de la popularité du pin's, autour de 1991-92, il y avait des salons et des bourses d'échange un peu partout dans l’hexagone.
Le 23 mars 1991 a eu lieu la première édition du salon de Villard-de-Lans avec des ventes aux enchères. 20 000 visiteurs s'étaient déplacés.
Et ils étaient 30 000 au premier salon international en septembre 1991 à l’Espace Champerret de Paris.
Ci-dessous un reportage sur ce salon du pin’s le 22 septembre 1991 dans le journal télévisé de TF1.
On peut voir à la fin du reportage des jeunes femmes qui interprétent en dansant le titre "Pin's Mania".
Moi j'habitais Paris à cette période et je me souviens encore des vendeurs de pin's en bas des Champs Elysées, dans les jardins du Carré Marigny. Il y en avait partout, ça échangeait et ça vendait à qui mieux mieux , sur les bancs du square, sur des tables improvisées avec des tréteaux... ça m'avait sidérée à l'époque.
Jeux Olympiques
L'effervescence autour des pin's a atteint son apogée en 1992 avec les Jeux Olympiques d’Albertville. Il y a eu 4 à 5 000 modèles de pin's créés pour ces J.O, un record !
L'engouement déclina ensuite et la mode s’essouffla assez rapidement.
En 1992, la maison Arthus-Bertrand réalisait la moitié de son chiffre d'affaires avec les pin's. Leur vente représentait 120 millions de francs en 1992, elles chutèrent et passèrent à 40 millions l'année suivante.
Ci-dessous le coffret de la carte de France, le parcours en pin's de la flamme Olympique, édité par La Poste.
Ci-dessous une partie de la collection de Fred, un ancien participant des J.O. d'Albertville 92 en tant que contrôleur d'accés détaché aux patinoires.
Aujourd'hui il n'y a guère que les grands événements sportifs mondiaux qui donnent lieu à l'émission de nouveaux pin's : coupe du monde de foot, de rugby, jeux olympiques etc...
Il y a cependant toujours beaucoup d'engouement pour les pin's Disney. Les échanges sont même devenus un vrai "sport" dans les parcs à thèmes, ça s'appelle le "pin trading".
Disney édite des centaines de nouveaux pin's tous les ans, 500 rien que pour Paris. Déclinés en milliers d'exemplaires ou en quantité restreinte (pour les éditions limitées), ils sont vendus dans les boutiques et les hôtels du parc.
Ce sont les employés des parcs, les castmembers qui font vivre le pin trading en proposant des pin's à l'échange sur le cordon autour de leur cou.
Disney organise aussi des événements spéciaux, les "trading days".
Les irréductibles
Malgré le fait que l'objet soit passé de mode, il est toujours resté des collectionneurs mordus. Ils ont créé en 2003 un salon international à Louviers (dans Eure).
Depuis 2011 ce salon se tient au mois d'octobre à Saint-Amand-Montrond (dans le Cher) et a toujours du succès tous les ans.
Jean-Paul Adam, un ancien journaliste, est un des plus gros collectionneurs en France avec plus de 8 000 pin's. Il est spécialisé dans les pièces liées aux médias français (presse écrite, radio et télévision).
Son site internet a été un des premiers en France sur les pin's.
C'est lui qui était à l'origine de la création du salon international de Louviers en 2003.
Il existe 3 autres salons du pin's : à Champeaux au mois de janvier, à Warmeriville (à coté de Reims) début mars et en juin 2019 à Fouras (à coté de La Rochelle).
Il existe également un forum internet "Pins et philopins" (environ 300 inscrits).
Ma collection
J'ai commencé à acheter des pin's en vide-grenier en 2008 principalement. Ce qui m’intéresse, ce sont les marques qui ont disparu ou dont le logo a changé.
J'ai un penchant pour les pin's liés aux chaines télé, les logos ou les noms d'émissions cultes. J'aime aussi ceux des jeux vidéos et des films.
Produits alimentaires
Biscuits et gâteaux (cliquez pour voir en grand)
Chocolat et barres au chocolat
Bonbons, chewing-gums, chocolat en poudre
Céréales du petit-déjeuner
Café
Glaces
Desserts laitages
Fromages
Épicerie divers
Boissons
Médias
Chaines télé et émissions
Presse et radio
Pif Gadget
Cinéma
Musique
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